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24/01/2019

4- La nuit à l'écran : des films en écho à l'exposition Peindre la nuit au Centre Pompidou-Metz

En coordination avec Jean-Marie Gallais, commissaire de l'exposition Peindre la nuit présentée au Centre Pompidou-Metz du 13 octobre 2018 au 15 avril 2019 et en partenariat avec l'association Ciné Art,

l’œil à l'écran présente :

4 - Les yeux infinis

dimanche 10 février 2019 à 16h à l'Auditorium du Centre Pompidou-Metz

(tarifs : 5 € / gratuit pour les titulaires du Pass-M)

 Deux films :

Le monde de Paul Delvaux

Un film d’Henri Storck (1944-46, 11 min., noir et blanc), sur un argument de René Micha ; musique d’André Souris ; poème de Paul Eluard dit par l’auteur.

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Paul Delvaux : Les nymphes des eaux

Les tableaux du peintre belge Paul Delvaux (1897–1994) présentent un univers étrange, onirique, où des personnages immobiles, aux yeux absents, évoluent dans des décors à l’architecture décalée : temples antiques, gares, rues désertes, jardins austères. Cet univers, parfois défini comme surréaliste, a inspiré en 1944 le cinéaste Henri Storck pour un court film à la fois documentaire et expérimental, au rythme lent et ternaire, conjuguant une plongée dans la matière des tableaux (unique objet filmé), une partition très originale du musicien André Souris et un poème de Paul Eluard, dit par lui-même.

Ce film, par ses choix radicaux, est une référence dans l’histoire des films sur l’art. Il est l’un des premiers à explorer une autonomie du cinéma dans une confrontation directe à l’œuvre d’art : celle-ci devient objet autant que sujet (le film sur l’œuvre devenant lui-même une œuvre).

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Paul Delvaux (photo DR : Virginia Leirens)

Henri Storck (1907-1999) était un réalisateur belge qui débuta à Ostende, sa ville natale où il côtoyait les peintres James Ensor , Léon Spilliaert et Constant Permeke, à la fin des années 20 . Devenu documentariste et cinéaste engagé (aux côtés de Joris Ivens et de Jean Vigo au début des années 30), Storck est l’un des fondateurs de la Cinémathèque de Belgique (1938). Il réalisa de nombreux films documentaires et sur l’art, comme Misère au Borinage (avec Joris Ivens, 1933), Le patron est mort (1938), La symphonie paysanne (1942-44), Rubens (avec Paul Haesaerts, 1948), La fenêtre ouverte (1952), Le bonheur d’être aimée (sur Félix Labisse, 1962), Constant Permeke (1985), ainsi qu’une série de dix films sur les fêtes et carnavals de Belgique (1970-71). Son unique film de long métrage de fiction est Le banquet des fraudeurs (1951, sur un scénario de Charles Spaak ; avec Françoise Rosay et Paul Frankeur).

 

Les lumières du faubourg

Un film d'Aki Kaurismäki (2006, 78 min., couleurs) avec Janne Hyytiäinen, Maria Heiskanen, Maria,Järvenhelm, Ilkka Koivula. Image : Timo Salminen; musique : Olavi Virta et Carlos Gardel.

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Koistinen, gardien de nuit mélancolique, beau visage buriné, est entraîné par une blonde fatale dans un casse qui tourne mal ( pour lui ). Mais dans cet univers sans pitié, et c'est ce qui est beau dans les films de Kaurismaki, comme dans ceux de Chaplin, la bonté et la poésie ne sont jamais loin , et les lumières des faubourgs ne brillent pas du seul éclat de la noirceur : elles éclairent aussi ces lieux collectifs où la vie et l'amour trouvent refuge. Un grand film émouvant, élégant, où le tragique et l'humour sont indissociables.

 

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Aki Kaurismäki est un réalisateur finlandais né à Orimattila en 1957. Après des études en journalisme, il devient un temps chroniqueur culturel. Pour vivre, il exerce divers métiers (facteur, ouvrier du bâtiment) et apprend sur le tas les techniques du cinéma (également grâce à son frère réalisateur, Mika). En 1989, son film Leningrad Cowboys Go America le révèle à un public international lors des festivals. Dès lors, il suit sa voie tout à fait personnelle, à la fois humaniste et déjanté, rock et fanfare, rude et tendre, attentif aux métissages. Il réalise entre autres Au loin s’en vont les nuages (1996), L’homme sans passé (2002), Le Havre (2011), De l’autre côté de l’espoir (2017).