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08/07/2015

Pourquoi une salle de cinéma indépendante à Metz?

A ce moment où l'on sent l'abandon, par la municipalité et par une partie des intellectuels de cette ville, de toute exigence concernant la distribution cinématographique, il est bon de retourner vers le public, de recueillir les sentiments, les envies, les désirs ce ceux qui souhaitent maintenir la variété de l'offre.

Contrairement à ce qu'on entend à droite et à gauche sur l'essoufflement de la contestation, contrairement à ce que la presse semble réduire, contrairement à cette idée que tout est joué et qu'il suffit de s'abandonner aux bras accueillants d'un multinationale, face à ces vents contraires qui incitent à baisser les bras, la détermination d'une partie des citoyens de Metz et des villes et villages environnants reste entière.
 
Nous ne pouvons décolérer face à cet abandon de la culture cinématographique. Le cinéma n'est pas un produit d'appel pour développer les zones commerciales.
Cette instrumentalisation du cinéma s'apparente, pour les citoyens que nous sommes, à un hold-up.
C'est une vue à court terme, qui ne respecte pas la pluralité et ne sera sans doute pas pas viable économiquement à long terme.
Actuellement, il existe pour la ville 25 salles réparties dans 3 cinémas: Caméo (4 salles), Palace (7 salles), Kinépolis (14 salles) sans compter les 2 salles associatives de Marly et Ars sur Moselle.
Toutes les salles de Metz (y compris Kinépolis) déplorent une baisse de fréquentation sur les deux dernières années.
Ce qui programmé par la ville et la métropole: l'ouverture de 16 salles Kinépolis (Waves et Muse), la fermeture de Caméo (-4 salles), attribution du Palace à Kinépolis.
Cela fera donc 37 salles de cinéma appartenant à Kinépolis, c'est-à-dire le monopole absolu de la distribution cinématographique!
 
On comprend alors le renoncement de l'actuel gérant des cinémas indépendants Caméo et Palace qui, dans son dernier édito de juillet, baisse définitivement les bras en reconnaissant de fait les conséquences de ce futur monopole: l'impossibilité pour tout indépendant de survivre et avoir accès aux films porteurs, fussent-ils art et essai. Ses propositions de service seront sans doute prises en considération du côté de la Mairie, de la métropole et de Kinépolis à ce moment où se prépare la CDAC, commission départementale d'aménagement commercial qui doit sans doute avoir lieu à l'automne.
 
Reste que l'avis des spectateurs, celui des citoyens, celui de ceux que luttent, dans cette guerre des amis*, pour une solution raisonnable respectant une pluralité, devrait être pris en considération. Ce sont aussi des électeurs.
 
* On se souvient que dans notre bonne ville de Metz eut lieu en 1231 la guerre des amis, entre l'évêque de Metz Jean d'Apremont et le patriciat messin, qui aboutit à la naissance de la République Messine. Toutes proportions gardées, cette comparaison n'a lieu que pour évoquer le fait que que les contestataires actuels ont été aussi parmi les soutiens de cette municipalité.